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ÉLÉMENTS ESSENTIELS DE LA VIE CHRÉTIENNE
R.K.Campbell
Traduction de l’édition de 2002 de Believers Bookshelf
Table des matières abrégée :
3 Développer la Nouvelle Nature
4 La Victoire sur la Vieille Nature
5 La Séparation d’avec le Monde
6 Rendre Culte, l’Adoration en Esprit et en Vérité
9 Attendant la Bienheureuse Espérance
Table des matières détaillée :
1.1 Quelqu’un qui appartient à Christ
1.2 Quelqu’un qui est né de nouveau
1.5 Quelqu’un habité et dirigé par le Saint Esprit
1.6 Quelqu’un assuré d’avoir ses péchés pardonnés et d’avoir la vie éternelle
2.2 Recevoir Christ comme son Sauveur personnel
2.3 Confesser de sa bouche, croire et obéir avec son cœur
2.4 Sauvé par la grâce, et non par les œuvres
3 Développer la Nouvelle Nature
3.2 Respirer l’air de la prière
3.4 La communion avec les chrétiens
3.5 Exercer la nouvelle nature
4 La Victoire sur la Vieille Nature
4.1 La découverte d’une nature pécheresse
4.5 Se tenir pour mort au péché
4.6 Livrez-vous vous-mêmes à Dieu
4.7 La puissance dans le Saint Esprit
4.8 La pratique du jugement de soi et la confession
4.9 Maintenir une bonne conscience
4.10 Ne pas nourrir la vieille nature
5 La Séparation d’avec le Monde
5.1 Satan, son chef (ou : prince) et son dieu
5.2 Le caractère du système du monde
5.3 Le monde a crucifié Christ
5.4 La croix nous sépare du monde
5.5 Les chrétiens ne sont pas du monde
5.8 Veiller à vos fréquentations
6 Rendre Culte, l’Adoration en Esprit et en Vérité
6.1 Qu’est-ce que rendre culte, et adorer ?
6.2 Le Père cherche des adorateurs
6.3 Cultiver l’esprit de louange
6.5 « Faites ceci en mémoire de moi »
7.1 Qu’est-ce que porter du fruit ?
7.2 Conditions requises pour porter du fruit
9 Attendant la Bienheureuse Espérance
9.1 Venir pour et venir avec Ses saints
Le mot «chrétien» se trouve pour la première fois en Actes 11v26 : « Et ce fut à Antioche premièrement que les disciples furent nommés chrétiens ». Ce nom fut donné par le monde à ceux qui reconnaissaient Jésus Christ comme Sauveur et Seigneur, et qui Le suivaient. Ils étaient identifiés à Christ crucifié et rejeté. Un chrétien est un « homme de Christ », quelqu’un qui appartient à Christ.
Ainsi 1 Corinthiens 15v23 parle de «ceux qui sont du Christ, à sa venue», et en Jean 13v1, l’évangéliste parle des croyants comme « les Siens », ceux que le Seigneur aima jusqu’à la fin. Quel privilège merveilleux d’appartenir à Celui qui est le Fils absolument glorieux, parfait et éternel, le Fils de Dieu et le Fils de l’homme, Jésus Christ!
Décomposant le mot chrétien en anglais « christian », nous obtenons « CHRIST est tout maintenant » (Christian = Christ I A N = Christ Is All Now) : Celui qui accepte Christ comme son tout et en tout, voilà un chrétien dans le vrai sens du mot.
Un chrétien est quelqu’un qui est né de nouveau par l’Esprit Saint, car Jean 3v3-5 déclare: « Si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu… Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu ». C’est une naissance spirituelle par laquelle on nait dans la famille de Dieu par l’opération du Saint Esprit. « Régénérés, non par une semence corruptible, mais [par une semence] incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu » (1 Pierre 1v23).
Celui qui est ainsi né de Dieu a reçu une nouvelle nature qui aime Dieu et hait le péché. C’est « le nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité » (Éphésiens 4v24). Il a été ainsi rendu participant de la nature divine (2 Pierre 1v4). Un chrétien, alors, est quelqu’un qui est né de nouveau et possède une nouvelle nature divine qui ne peut pas pécher (1 Jean 3v9).
Le Seigneur dit: « Si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux » (Matthieu 18v3). ‘Se convertir’ signifie ‘changer’, et celui qui est né de nouveau par l’Esprit de Dieu connaît un changement moral, la conversion. Une telle personne établit la vérité de 2 Corinthiens 5v17 : « En sorte que si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ».
Un chrétien est quelqu’un devenu un enfant de Dieu par la nouvelle naissance et par la foi en Christ : « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le christ Jésus » (Galates 3v26). Il connaît donc Dieu comme son Père, aussi l’apôtre Jean écrit : « Je vous écris, petits enfants, parce que vous connaissez le Père » (1 Jean 2v13). Quel merveilleux privilège en effet !
En plus d’être né de nouveau et de posséder une nouvelle nature, un chrétien est habité par l’Esprit Saint de Dieu, le Consolateur et le Docteur divin qui nous enseigne. « L’Esprit de vérité… Il demeure avec vous, et il sera en vous » (Jean 14v17). « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, et que vous avez de Dieu ? » (1 Corinthiens 6v19). « Car tous ceux qui sont conduits par [l’] Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu » (Romains 8v14). « Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba, Père » (Galates 4v6). Cet Esprit qui demeure en lui donne au croyant les affections d’un enfant et la conscience d’être un enfant de Dieu, rendant témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu (Rom. 8v16).
Le croyant né de nouveau en Christ est assuré de la rémission (ou : pardon) des péchés et de la vie éternelle. « Je vous écris, enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom ». « Tous les prophètes lui rendent témoignage, que, par son nom, quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés » (1 Jean 2v12 ; Actes 10v43).
La Parole de Dieu, et l’Esprit de Dieu en lui, assurent le croyant que «Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils» (1 Jean 5v10-13). Ainsi, un chrétien est quelqu’un qui a l’assurance bénie des péchés pardonnés et qui a la vie éternelle. On peut être un croyant en Christ et manquer de cette assurance, et avoir besoin d’aide à cet égard, mais une telle assurance est la vraie possession d’un chrétien.
Telles sont, cher lecteur, quelques-unes des caractéristiques essentielles d’un chrétien. Sont-elles vraies de vous ? Si non, peut-être avez-vous besoin d’aide quant à la façon de devenir un vrai chrétien, et nous continuons donc sur ce sujet.
La repentance est nécessaire pour devenir chrétien. Le Seigneur a dit : « Repentez-vous et croyez à l’évangile » (Marc 1v15), et « que la repentance et la rémission des péchés soient prêchées en son nom à toutes les nations » (Luc 24v47). L’apôtre Pierre prêcha : « Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés », et l’apôtre Paul témoigna aux Juifs et aux Grecs, insistant sur « la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ », leur disant « de se repentir et de se tourner vers Dieu, en faisant des œuvres convenables à la repentance » (Actes 3v19 ; 20v21 ; 26v20).
La repentance est un changement d’esprit, un revirement complet de l’attitude intérieure à l’égard de soi, à l’égard du péché, à l’égard de Dieu, à l’égard de Christ et à l’égard de l’évangile. C’est abandonner son propre esprit et sa propre opinion et accepter les pensées de Dieu telles que révélées dans l’évangile. On peut penser être un chrétien parce qu’on vit une bonne vie, qu’on appartient à une église, qu’on a été baptisé et que l’on fait des œuvres religieuses. Pourtant, aucune de ces choses, ni d’autres de ce genre, ne fera jamais de quelqu’un un chrétien né de nouveau ; il doit donc y avoir un changement des pensées à l’égard de tout cela. Il faut venir à Dieu comme un pécheur repentant, et croire en Christ comme son Sauveur pour devenir un chrétien.
« À tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit [l’autorité] d’être enfants de Dieu, [savoir] à ceux qui croient en son nom » (Jean 1v12). Pour devenir un chrétien, on doit recevoir Christ par la foi dans son propre cœur, Christ comme l’Envoyé de Dieu, comme son propre Sauveur, son Sauveur personnel. Comme Zachée autrefois, on doit « descendre » et Le recevoir avec joie (Luc 19v6).
« Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car du cœur on croit à justice, et de la bouche on fait confession à salut » (Romains 10v9-10). Confesser Jésus comme votre Seigneur et croire dans votre cœur qu’Il « a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (Romains 4v25). Si vous faites cela, la Parole de Dieu vous assure que vous êtes sauvé. Obéissez de votre cœur à l’évangile du salut en Christ, et vous serez affranchi du péché, et vous deviendrez un véritable un enfant de Dieu (Romains 6v17-18).
« Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; non pas sur le principe des œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Éphésiens 2v8-9). « Il nous sauva, non sur le principe d’œuvres [accomplies] en justice, que nous, nous eussions faites, mais selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint » (Tite 3v5). Acceptez le don de Dieu du salut gratuit par la foi en Christ et vous deviendrez un vrai chrétien.
Dans le chapitre précédent, nous avons observé que le chrétien est quelqu’un né de nouveau et qui a reçu de Dieu une nature nouvelle, divine et sainte. C’est «le nouvel homme» dont il est parlé en Colossiens 3v10 et que le chrétien a revêtu. Cette nouvelle nature doit être nourrie et développée si le chrétien veut grandir et devenir fort. L’apôtre Pierre nous exhorte à cette croissance et à ce développement. Il nous dit que nous devrions « désirer, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel de la Parole, afin que nous croissions ». Il dit encore : « Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (1 Pierre 2v2 ; 2 Pierre 3v18).
Observez que c’est « le pur lait intellectuel de la parole » qui est la nourriture complète qui fera croître le petit enfant en Christ. La Parole de Dieu est la seule nourriture pour la nouvelle nature. Le Seigneur Jésus est le sujet de cette Parole, et Lui est le pain de vie pour le nouvel homme. « Et Jésus leur dit : Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim… Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement » (Jean 6v35, 51).
Le chrétien doit donc se nourrir de Christ dans les Écritures tous les jours, sinon il ne deviendra pas fort et ne se développera pas. Le Seigneur a dit : « Comme le Père [qui est] vivant m’a envoyé, et que moi, je vis à cause du Père, de même celui qui me mangera, celui-là aussi vivra à cause de moi » (Jean 6v57). Jésus vivait dans la dépendance quotidienne du Père, et pareillement nous devons tous les jours « manger » de Christ dans une vraie dépendance pour développer la vie divine en nous. La nouvelle nature ne peut être nourrie et soutenue qu’en s’alimentant quotidiennement de Christ dans les Écritures.
La nouvelle nature, instinctivement, désire avidement la Parole de Dieu comme nourriture, et rien d’autre au monde entier ne nourrira et ne fortifiera la nouvelle nature en dehors de la Parole de Dieu. Tout le reste est de la nourriture pour l’homme naturel, et nourrit notre vieille nature pécheresse.
Comme les enfants d’Israël en Exode 16, nous avons besoin de recueillir et de manger la manne fraîche chaque jour pour être des chrétiens sains et forts. Dieu dit à Israël qu’Il les nourrissait de la manne chaque jour « afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel » (Deutéronome 8v3). Nous avons aussi besoin d’apprendre cette leçon que, comme chrétiens, nous ne pouvons pas vivre seulement de nourriture matérielle ; nous devons avoir la nourriture spirituelle pour nos âmes, et vivre des paroles venues de Dieu qu’on trouve dans la Sainte Bible. Lisons donc nos Bibles chaque jour, méditons ce que nous lisons et digérons-le.
Un nouveau-né a aussi besoin d’air pour soutenir sa vie, et pareillement le nouveau-né en Christ a besoin de respirer l’air de la prière pour soutenir sa vie spirituelle. La prière est le souffle de la vie spirituelle et indique la présence de la vie divine. La prière est l’expression de la dépendance de Dieu, et s’appuyer sur Dieu dans la dépendance est un instinct inné et naturel de la nature divine du chrétien. La prière, donc, est l’épanchement naturel et l’expression de notre nouvelle nature, et elle est nécessaire pour sa croissance et son développement.
La prière nous introduit dans la présence de Dieu, et favorise la communion avec Lui. Sans communion avec Dieu, la vie spirituelle ne peut être ni soutenue ni renouvelée. « Ceux qui s’attendent à l’Éternel renouvelleront leur force » (Ésaïe 40v31). Quand nous lisons la Bible, Dieu nous parle, et quand nous prions, c’est nous qui parlons à Dieu. Les deux sont nécessaires pour la communion, la croissance et le développement de la nouvelle nature.
Le psalmiste dit : « Le soir, et le matin, et à midi, je [prie, je] médite et je me lamente » (Psaume 55v17). Daniel « s’agenouillait sur ses genoux trois fois le jour, et priait, et rendait grâce devant son Dieu » (Daniel 6v10). Nous devrions en faire autant si nous désirons être des chrétiens en bonne santé ; ne commencez pas votre journée sans lire votre Bible et sans prier Dieu. Si vous négligez de le faire, vous serez vite un chrétien vaincu et affamé. Outre des temps réguliers de prière chaque jour, le croyant est exhorté à « persévérer dans la prière » et à « prier sans cesse » (Romains 12v12 ; 1 Thessaloniciens 5v17). L’attitude de dépendance de la prière devrait toujours caractériser l’enfant de Dieu.
Nous avons observé dans notre entretien précédent que le Saint Esprit de Dieu habite dans le chrétien ; Il est la puissance de la vie chrétienne, et Il fortifie la nouvelle nature : « fortifiés en puissance par son Esprit, quant à l’homme intérieur » (Éphésiens 3v16). Cette Personne divine, qui habite dans le croyant, voudrait toujours mettre en action les désirs et instincts de la nouvelle nature. Il veut nous guider et diriger toutes nos affaires, si nous Le laissons prendre le contrôle de nos vies et si nous suivons Sa direction. C’est pourquoi nous sommes exhortés à « marcher par l’Esprit » et à être « conduits par l’Esprit» (Galates 5v16, 18). Cela signifie la soumission de cœur et l’obéissance aux impulsions de l’Esprit Saint en nous et à la Parole de Dieu. C’est un point essentiel et vital de la vie chrétienne. Faire autrement signifie la défaite et l’échec dans le chemin du chrétien.
Le Saint-Esprit voudrait toujours encourager le croyant dans les désirs et les activités de la nouvelle nature. C’est Son œuvre spéciale de nous guider dans toute la vérité, et de prendre les choses de Christ, le Pain vivant et la Parole vivante, et de nous les annoncer (Jean 16v13-15). Il voudrait aussi nous conduire dans la prière : « priant par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit » ; « priant par le Saint Esprit » (Éphésiens 6v18 ; Jude 20). Ainsi nous devons marcher par l’Esprit, si nous voulons que notre nouvelle nature soit nourrie et développée. Si un croyant désobéit à l’Esprit Saint et à la Parole de Dieu, le Saint Esprit qui habite en lui est attristé et éteint, et Il n’est pas libre de promouvoir les désirs de la nouvelle nature (Éphésiens 4v30 ; 1 Thessaloniciens 5v19). Il peut seulement convaincre un tel homme de péché, et le conduire au jugement de soi-même et à la confession des péchés. Marcher dans la puissance de l’Esprit non contristé, voilà ce qui est essentiel pour la vie chrétienne.
« Si nous marchons dans la lumière, comme lui-même est dans la lumière, nous avons communion les uns avec les autres » (1 Jean 1v7). La communion avec les autres chrétiens et leur compagnie sont également vitales et essentielles pour nourrir et développer la vie divine. La nouvelle nature désire la communion avec Dieu et avec les autres croyants, et la compagnie de ceux-ci. L’association avec nos frères chrétiens encourage la nouvelle nature et fortifie les désirs divins. « Deux valent mieux qu’un… Car, s’ils tombent, l’un relèvera son compagnon » (Ecclésiaste 4v9-10). Si l’un est faible dans la foi, et susceptible de tomber, la compagnie de chrétiens plus forts le relèvera et le fortifiera. « Le fer s’aiguise par le fer, et un homme ranime le visage de son ami » (Proverbes 27v17). C’est particulièrement vrai dans la compagnie des chrétiens.
Il nous est dit dans Hébreux 10v24-25 : « Prenons garde l’un à l’autre pour nous exciter à l’amour et aux bonnes œuvres, n’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes ». En s’associant à d’autres chrétiens, il y a une émulation mutuelle à l’amour et aux bonnes œuvres ; et en participant aux réunions chrétiennes, nos âmes sont nourries ensemble et édifiées dans la foi. Quand deux ou trois se rassemblent au nom du Seigneur Jésus Christ, Il est là au milieu d’eux (Matthieu 18v20), et des bénédictions spéciales sont ainsi obtenues par-là, qui fortifient et développent la nouvelle nature. Par conséquent, la communion dans la lumière avec les autres chrétiens est vitale pour la vie chrétienne.
Dans la vie physique comme dans la vie spirituelle, l’exercice et l’activité sont nécessaires pour la croissance et le développement. Par l’exercice et l’usage de nos membres physiques, nous grandissons, nous nous développons et nous devenons forts. De même dans les choses spirituelles, tandis que nous nous exerçons dans les désirs et les activités de la nouvelle nature, nous grandissons, nous nous développons et devenons forts dans le Seigneur.
Il a été dit au jeune Timothée : « Rejette les fables profanes et de vieilles femmes », qui ne nourrissent que la vieille nature pécheresse, « et exerce-toi toi-même à la piété » (1 Timothée 4v7). Le chrétien a besoin de s’engager dans des exercices spirituels journaliers pour être en bonne santé quant à son âme. Il doit exercer ses membres à la piété. Les yeux, les oreilles, les pensées, la langue, le cœur, les mains et les pieds doivent être dirigés dans la voie de la piété, et y être exercés journellement.
Chaque jour le chrétien devrait avoir des exercices pratiques de voir, entendre, penser, parler, sentir et travailler pour le Seigneur. Plus on le fait, plus ces activités deviendront naturelles, et plus on sera fort dans ces exercices spirituels de la nouvelle nature. Nos yeux et nos oreilles doivent être à l’affût de quelque service à faire pour le Seigneur et pour les âmes précieuses, à l’affût de quelque occasion de témoigner pour Lui. Le cœur a besoin d’être entrainé à la compassion pour les âmes perdues et pour celles qui appartiennent au Seigneur et dans le dévouement au service de Dieu et des hommes. L’esprit et la langue ont besoin d’être exercés à parler pour le Seigneur, et les mains et les pieds entrainés aux activités de l’amour pour Christ. Ainsi, la nouvelle nature se développera par des exercices spirituels.
Dans la jouissance heureuse de la nouvelle nature avec ses désirs envers Dieu, le jeune chrétien est bientôt troublé par la découverte du mal encore présent dans son cœur. En dépit de l’amour pour le Seigneur et des désirs de Lui plaire, le jeune converti constate que des mauvais désirs sont également dans son cœur et dans ses pensées. C’est une découverte décevante, mais vraie, que chaque chrétien doit faire, parce que la mauvaise nature avec laquelle nous sommes nés dans le monde persiste encore dans le chrétien après être né de nouveau par l’Esprit de Dieu.
Romains 7 dessine l’expérience de ce qu’est la chair dans l’homme renouvelé sous la loi : « Je trouve donc cette loi pour moi qui veux pratiquer le bien, que le mal est avec moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de la loi du péché qui existe dans mes membres » (Romains 7v21-23). La personne convertie découvre ainsi qu’elle a deux natures, la nouvelle nature de l’homme intérieur et la mauvaise nature du péché. L’une est humaine et polluée, l’autre vient de Dieu et est sainte et sans péché.
On apprend aussi que quand on fait ce que le nouvel homme hait, « ce n’est plus moi [la personne convertie] qui fais cela, mais c’est le péché qui habite en moi » (Romains 7v17). La nature pécheresse qui demeure encore dans le croyant est la source de toutes les mauvaises pensées, mauvais sentiments, mauvaises passions et actions, tout ce que la nouvelle nature déteste.
En outre, le croyant fait l’expérience que, depuis qu’il a été sauvé, sa mauvaise nature n’est pas meilleure qu’elle n’était avant sa conversion, et qu’elle ne peut pas être améliorée ni changée. « La pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas » (Romains 8v7). Nous devons apprendre la leçon de Romains 7v18 : « Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien » (Romains 7v18a). C’est une leçon difficile à apprendre, mais elle doit être apprise si l’on veut avoir la paix à propos de la vieille nature et avoir la victoire sur elle.
En Romains 6v6, nous lisons : « Sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché ». Voici quelque chose de vital que Dieu voudrait que nous sachions, à savoir que « notre vieil homme a été crucifié » avec Christ. Le terme « le vieil homme » ne figure que trois fois dans l’Écriture, et il exprime ce que le croyant était dans son état passé comme pécheur responsable : « le vieil homme qui se corrompt selon les convoitises trompeuses » (Éphésiens 4v22).
Cet état a été traité et jugé dans la mort de Christ sur la croix. Christ a si pleinement accompli la délivrance pour le croyant que celui-ci peut s’identifier par la foi avec Lui sur la croix, et voir dans Sa mort, sa propre mort comme pécheur responsable devant Dieu. Ainsi, nous pouvons dire avec l’apôtre Paul : « Je suis crucifié avec Christ » (Galates 2v20). Par la foi, nous pouvons regarder en arrière à la croix et dire : « Notre vieil homme a été crucifié avec Christ ».
Cela donne le repos du cœur et un véritable sentiment de puissance contre le péché : « Ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions et ayant revêtu le nouvel [homme] qui est renouvelé en connaissance, selon [l’] image de celui qui l’a créé » (Colossiens 3v9-10). C’est un fait accompli pour le chrétien, et tandis que nous le réalisons par la foi, le résultat pratique en sera « que le corps du péché [qui habite en nous] soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché » (Romains 6v6). Le pouvoir de vaincre le péché qui habite en nous, est par la foi en ces vérités de la mort du vieil homme et de l’existence du nouvel homme devant Dieu. Parce que Dieu dit : « vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu » (Colossiens 3v3), le croyant mortifie — c’est-à-dire met à mort pratiquement — tout ce qui est incompatible avec la mort de Christ (Colossiens 3v3,5).
« Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour [le] péché, a condamné le péché dans la chair » (Romains 8v3). Dans la personne de Christ, notre substitut sur la croix, Dieu a condamné le péché dans notre chair, — notre nature pécheresse, — et l’a jugé là une fois pour toutes. Il est non seulement mort pour nos péchés, mais aussi pour cette racine du principe du mal en nous, le péché dans la chair, et « il a aboli le péché par son sacrifice » (Hébreux 9v26). La condamnation du péché dans la chair par le juste jugement de Dieu, c’est s’en débarrasser devant Dieu par le sacrifice de Christ. Cet acte est efficace pour tous ceux qui croient en Jésus qui l’a accompli.
Ainsi, nous n’avons pas à essayer d’améliorer, éradiquer ou « détruire » la vieille nature de péché en nous, comme certains voudraient l’enseigner. Nous devons accepter la condamnation par Dieu et le jugement du péché dans la chair dans la croix de Christ, et nous réjouir de ce qu’il a aussi été mis hors de Sa vue. Il ne pardonne pas le péché dans la chair, (bien qu’Il pardonne nos péchés), mais Il l’a jugé et condamné.
Dans la croix de Christ, notre ancienne position devant Dieu comme enfants de la race perdue d’Adam a pris fin. Là, nous sommes morts sous le jugement de Dieu exécuté sur Christ, notre Substitut. Comme croyants dans le Sauveur qui est mort pour nous, nous sommes maintenant associés à Christ ressuscité et glorifié, et nous avons une nouvelle position devant Dieu en Lui. Dieu ne nous voit plus comme nous tenant devant Lui dans notre nature pécheresse. Il ne nous voit plus en relation avec la vie condamnée du premier Adam, mais dans la vie de résurrection de Christ, le dernier Adam. Il ne regarde pas à notre nature pécheresse, dont le jeune converti est quelquefois occupé et qui le met tellement en détresse. Dieu voit le croyant en Christ, « agréable dans le Bien-aimé » et « accompli en lui » (Éphésiens 1v6 ; Colossiens 2v10). « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus » (Romains 8v1). C’est la nouvelle position du chrétien devant Dieu, et le fait de la réaliser est un grand réconfort pour celui qui est troublé par la découverte de sa nature pécheresse et est troublé par le fait de s’en occuper. Savoir que Dieu en a fini avec notre vieil homme, et ne nous voit plus comme tels, aide le croyant à, lui aussi, en avoir fini avec la vieille nature, et à ne plus en être encore occupé.
Sachant que Dieu considère notre vieil homme comme mort avec Christ, il nous est dit : « De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus » (Romains 6v11). Nous avons à nous tenir comme Dieu le fait, nous appropriant le fait que nous sommes morts avec Christ et ressuscités avec Lui, et donc morts au péché.
Bien que notre vieille nature soit encore très vivante en nous, nous devrions refuser de l’écouter ou de lui obéir quand elle fait entendre sa voix, nous disant de penser ou de faire des choses qui déplairaient à Dieu. Nous devons la traiter comme une personne morte qui n’a pas le droit de vivre ou d’être écoutée. Voilà comment nous tenir pratiquement comme morts au péché et vivants à Dieu.
« Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel pour que vous obéissiez aux convoitises de celui-ci » (Romains 6v12). Bien que le péché habite encore en nous, nous ne devons pas le laisser régner en nous ou gouverner là.
« Ne livrez pas vos membres au péché comme instruments d’iniquité, mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme d’entre les morts étant [faits] vivants, — et vos membres à Dieu, comme instruments de justice. » (Romains 6v13). Voici la troisième instruction vitale de Romans 6 : Livrez vos membres à Dieu, comme instruments de justice. Autrefois, nous étions esclaves du péché, mais maintenant nous sommes libérés de l’esclavage du péché par notre Sauveur, et nous devons donc nous livrer à Lui et servir la justice. Nous avons besoin de reconnaître les droits du Seigneur sur nous, et réaliser que nous sommes à Lui, et que nous devons Le servir. L’apôtre nous dit : « Vous n’êtes pas à vous-mêmes ; car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps » [et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu] (1 Corinthiens 6v19-20 + note ; selon Texte Reçu).
Quand quelqu’un se livre au Seigneur et Le sert, il échappe à la tentation de servir la chair, car on ne peut pas faire deux choses opposées en même temps, à savoir servir le Seigneur et servir la chair. Il est donc bon pour le croyant de faire quelque chose pour le Seigneur, et d’avoir son cœur occupé de Lui et des choses qui Le concernent. Ce faisant, il livre ses membres comme instruments de justice à Dieu, et il se trouvera au-dessus de la puissance de la nature mauvaise.
La puissance de mettre à bas la vieille nature et de la garder dans la place de la mort, se trouve dans le Saint Esprit : « si par [l’] Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Romains 8v13). Nous constatons que nous sommes sans force en nous-mêmes pour mettre à bas la mauvaise nature en nous, car elle est plus forte que le nouvel homme. Mais, avec le secours de l’Esprit de Dieu qui habite en nous, et qui nous fortifie (Éphésiens 3v16), nous sommes en mesure de mortifier les mauvaises actions de la chair et de la garder sous contrôle. C’est le secret de la victoire sur la vieille nature pécheresse — la victoire par la puissance de l’Esprit.
Nous sommes exhortés à « marcher par l’Esprit [écouter la voix de l’Esprit et faire ce qu’Il nous rend capables de faire], et nous n’accomplirons point la convoitise de la chair » (Galates 5v16). Le Saint Esprit dans le croyant est comme un homme fort vivant dans une maison où il y a un mauvais locataire qui doit être maintenu sous contrôle. Ce mauvais locataire est plus fort que le propriétaire de la maison, et le surmonte, mais l’homme fort aide le propriétaire à garder le mauvais locataire enfermé dans une pièce et sous contrôle. Le mauvais locataire peut être comparé à notre mauvaise nature. Si nous laissons le Saint Esprit contrôler nos vies, Il contrôlera la vieille nature et nous donnera la victoire, de sorte que nous ne marchons pas selon la chair, mais selon les désirs de la nouvelle nature.
Si l’on a écouté la chair, et qu’on a cédé à ses désirs, et fait du mal, l’Esprit de Dieu en nous est attristé, la communion avec Dieu est rompue, et on se sent misérable. L’Esprit de Dieu n’est alors pas libre d’agir pour nous en mettant à mort les actions du corps, mais Il est attristé parce que nous L’avons mésestimé, et avons laissé le champ libre à la chair. La seule façon d’être restauré est de se juger devant le Seigneur et de Lui confesser nos torts. « Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés » (1 Corinthiens 11v31). « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1v9). Le jugement de soi et la confession doivent être pratiqués chaque jour, car nous trouverons toujours quelque chose dans nos cœurs et dans nos vies à juger devant le Seigneur. Lorsque nous nous jugeons nous-mêmes, nous nous rangeons du côté du Seigneur contre nous-mêmes, et contre ce qui Lui déplaît, et nous avons la promesse qu’Il nous pardonnera et nous purifiera de toute iniquité. Si nous ne pratiquons pas le jugement de soi, Dieu doit nous juger et nous châtier « afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (1 Corinthiens 11v32).
En relation avec le jugement de soi, il y a le maintien d’une bonne conscience, qui est très nécessaire pour la victoire dans la vie chrétienne. L’apôtre Paul dit : « À cause de cela, moi aussi je m’exerce à avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes » (Actes 24v16). La seule façon de pouvoir avoir une bonne conscience devant Dieu et devant les hommes, c’est de marcher dans la vérité. Si nous avons échoué dans ce domaine, le jugement de soi et la confession doivent être exercés devant Dieu et devant les hommes. « Gardant la foi et une bonne conscience, ce que quelques-uns ayant rejetée, ils ont fait naufrage quant à la foi » (1 Timothée 1v19). Si un croyant abandonne l’effort de maintenir une bonne conscience, il fera naufrage quant à la foi, et sa vie chrétienne et son témoignage seront ruinés.
« Si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur et il sait toutes choses. Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance envers Dieu ; et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous pratiquons les choses qui sont agréables devant lui » (1 Jean 3v20-22). Voilà l’heureux résultat d’une bonne conscience devant Dieu, et l’inverse est vrai, si la conscience et le cœur du croyant le condamnent. Si on veut jouir d’une bonne conscience vis-à-vis de Dieu et des hommes, on doit constamment se tenir pour mort au péché, s’abandonner à Dieu, marcher par l’Esprit, et pratiquer le jugement de soi.
Si notre vieil homme est crucifié avec Christ, et que notre vieille nature doit être gardée à la place de la mort, il s’ensuit que nous ne devons pas la nourrir, mais plutôt l’affamer. Romains 13v14 nous dit : « Ne prenez pas soin de la chair pour [satisfaire à ses] convoitises ». Si nous tenons compte de l’appétit insatiable de la vieille nature, et que nous la nourrissons avec ce qu’elle aime, c’est prendre des dispositions pour que la chair accomplisse sa convoitise. Elle s’en trouve fortifiée, et devient forte, et va bientôt dominer sur nous.
Nous avons vu précédemment que nous avons besoin de nourrir la nouvelle nature pour qu’elle se fortifie et se développe. Ce faisant, nous affamerons la vieille nature, car ce qui nourrit la nouvelle nature, affame la vieille nature, car chacune veut des aliments différents. À titre d’illustration, nous pouvons imaginer un chien et un aigle enchaînés l’un à l’autre. Ce qui nourrit le chien affamera l’aigle, et le chien aurait la maîtrise ; mais si l’aigle est nourri, le chien sera affamé, et l’aigle deviendra fort et s’élèvera en l’air, emportant le chien avec lui. Il en est de même avec nous, selon que nous alimentons la vieille nature ou la nouvelle nature.
Les sujets précédents relatifs à « la victoire sur la vieille nature » sont, croyons-nous, des éléments essentiels selon l’Écriture pour une vie chrétienne heureuse et victorieuse. La vraie vie chrétienne peut seulement être vécue en réalisant que le vieil homme a été crucifié avec Christ, et que la nature pécheresse a été condamnée par Dieu à la croix, et en se tenant pour mort au péché et en se livrant à Dieu et en marchant dans la puissance de l’Esprit Saint qui habite dans le croyant. Étant enseigné par l’Esprit, le croyant réalise sa nouvelle position d’agréable devant Dieu, marchant dans la vérité et pratiquant le jugement de soi et la confession à l’égard de tout manquement.
Le monde dont nous allons parler n’est pas notre monde matériel ou créé, mais l’ordre et le système du monde que Satan a construit sur cette terre matérielle.
Dans la langue grecque, dans laquelle le Nouveau Testament a été écrit, il y a trois mots différents utilisés qui sont tous traduits par «monde» dans la plupart des Bibles. Ce sont (1) « aion » qui signifie « âge (ère), temps, dispensation », (2) « kosmos», qui signifie « ordre, forme, mode, arrangement », (3) « oikoumene » qui signifie « la terre habitable, ou le pays ». La majorité des versets de notre Bible qui parlent du monde font référence à l’ordre et au système du monde que l’homme assujetti à Satan a construit sur la terre. Le chrétien est appelé à marcher dans la séparation d’avec ce système du monde.
En Jean 12v31 et 14v30, le Seigneur a parlé de Satan comme « le chef (ou : prince) de ce monde » et en Éphésiens 2v2 il nous est dit que « vous avez marché autrefois, selon le train de ce monde, selon le chef (ou : prince) de l’autorité de l’air, de l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance ». Le train de ce monde et l’ordre du système mondial qui nous entourent sont selon Satan, qui est son gouverneur et le chef (ou : prince) des puissances du mal qui opèrent dans ceux qui ne sont pas sauvés.
2 Corinthiens 4v4 parle de Satan comme « le dieu de ce siècle » ou « de cet ère », et Galates 1v4 parle du « présent siècle (ou : ère) mauvais ». Parce que Satan est son chef et son dieu et a construit son grand système et arrangé son train, c’est un monde ou un siècle (ère) mauvais dans lequel nous vivons. Jean nous dit que « Le monde entier gît dans le méchant » (1 Jean 5v9).
En 1 Jean 2v15-17, il nous est dit : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ; parce que tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père, mais est du monde ; et le monde s’en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement ».
Voilà clairement présenté le caractère de tout ce qui est dans le monde que Satan a construit. Tout en lui fait appel à l’une ou l’autre des trois convoitises de la nature mauvaise de l’homme déchu — la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie. Quand Satan tenta Ève et Christ, il a fait appel à ces trois convoitises dans ses tentations (voir Genèse 3v6 ; Matthieu 4v1-10). Ève a répondu et péché, mais Satan ne trouva en Christ aucune réponse à ses tentations, car il n’y avait pas de nature pécheresse en Lui. Les choses dans le système du monde ne sont pas de Dieu notre Père, et passeront. Elles font appel à notre nature mauvaise, que nous avons à tenir pour morte avec Christ ; par conséquent, le chrétien doit marcher dans la séparation du monde mauvais de Satan, et de toute sa séduction, s’il veut avoir une vie chrétienne heureuse et victorieuse.
Les choses du système de ce monde, dont Satan voudrait que nous soyons occupés, sont pour un temps, et elles passeront. « Le monde languit et se fane » (Ésaïe 24v4). « Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2v17). La nouvelle nature, selon laquelle le chrétien a à marcher, n’aime pas le monde mauvais de Satan ; elle aime Dieu le Père, et cherche à Lui plaire. Et puisque le monde n’est pas du Père, mais est selon Satan, le vrai chrétien ne désire pas marcher selon les choses de ce monde mauvais, et ne peut pas être heureux dans quelque communion que ce soit avec lui. C’est pourquoi l’apôtre dit : «Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ». Un vrai chrétien n’est pas caractérisé par l’amour pour le monde.
Quand le Seigneur Jésus est venu dans le monde qu’Il avait créé, le monde ne l’a pas connu (Jean 1v10). Plus tard, Juifs et Gentils, religieux et irréligieux, s’unirent pour Le rejeter et Le crucifier. L’écriteau mis sur la croix était écrit en hébreu, en grec et en latin, les langues du monde religieux, du monde instruit et du monde politique de ce temps-là. Ainsi, l’ensemble du système du monde s’est uni pour rejeter son Créateur et Le crucifier.
En parlant de la sagesse de Dieu en 1 Corinthiens 2v7-8, l’apôtre dit : « qu’aucun des chefs de ce siècle n’a connue, (car s’ils l’eussent connue, ils n’eussent pas crucifié le Seigneur de gloire) ». Ainsi il est parlé des chefs de ce monde comme ignorant Christ, Lui la sagesse de Dieu, et comme étant ceux qui L’ont crucifié.
En Jean 15v18-25, le Seigneur parle du monde comme Le haïssant Lui, Son Père et les Siens sans cause. Cette attitude du monde envers Christ et envers Dieu n’a pas changé. Il ne s’est jamais repenti du terrible crime de crucifier Christ, et c’est pourquoi ce système du monde est entaché du sang du Fils bien-aimé de Dieu, et le chrétien qui aime le Seigneur doit marcher dans la séparation du monde, s’il veut être fidèle à son Sauveur rejeté.
Puisque le monde a donné à Christ la croix du rejet et de la crucifixion, comment le chrétien pourrait-il aimer ou s’unir au système mauvais du monde qui a Satan pour dieu, et qui hait Christ, Son Père et Son peuple ? L’amitié avec un tel monde est inimitié contre Dieu comme Jacques 4v4 nous le dit : « Quiconque donc voudra être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu ». L’apôtre Paul a dit que, par la croix de notre Seigneur Jésus-Chris, le monde lui est crucifié et lui au monde (Galates 6v14). La croix de Christ doit rester comme une barrière infranchissable et inamovible entre le monde et le chrétien — comme ce qui le sépare à jamais de lui.
En Jean 15v19, le Seigneur nous dit : « Parce que vous n’êtes pas du monde, mais que moi je vous ai choisis du monde, à cause de cela le monde vous hait ». Le Seigneur a choisi et pris les croyants hors du système du monde, et en sauvant leur âme, Il « les a délivré du pouvoir des ténèbres », du royaume de Satan de ce monde mauvais, et les « a transportés dans le royaume du Fils de son amour » (Colossiens 1v13). Notre citoyenneté et nos associations de vie sont dans le ciel (Philippiens 3v20). Le chrétien appartient ainsi à un monde et un royaume différents, dont Christ est le centre et la circonférence ; il ne fait donc pas partie du système de ce présent siècle mauvais.
Le chrétien est dans le monde, mais n’est pas du monde. Il est comme un navire dans l’eau. Le navire est fait pour l’eau, et pour être utile dans l’eau, mais si l’eau pénètre dans le navire, il coulera vite. Il en est ainsi du chrétien ; il doit être utile au Seigneur et aux âmes dans le monde, mais le monde dans lequel il est ne doit pas entrer dans son cœur pour en faire partie. S’il le fait, il fera naufrage quant à la foi (1 Timothée 1v19).
C’est ainsi que le Seigneur a dit dans Sa prière de Jean 17 : « Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jean 17v15-16). Le désir du Seigneur pour les Siens est qu’ils soient gardés du mal du système du monde, afin d’être véritablement et pratiquement « pas du monde ». Puissions-nous donc, cher lecteur chrétien, nous conserver « purs du monde » (Jacques 1v27) en réponse à la volonté et à la prière de notre Seigneur.
Le Seigneur désire que Son peuple soit séparé pour Lui, et marche à part de ce monde mauvais qui L’a crucifié et L’a haï, Lui et Son Père. C’est la voie que la nouvelle nature du croyant voudrait suivre et la voie où l’Esprit qui habite en nous voudrait nous conduire. C’est un élément essentiel de la vie chrétienne, et aucun enfant de Dieu ne peut prospérer dans son âme ni réellement jouir de Christ et de son héritage céleste, s’il ne marche pas dans la séparation pratique de l’esprit et du train de ce monde mauvais.
Dans tous les temps, le peuple de Dieu tout au long de la Bible a été appelé à être un peuple séparé pour le Seigneur : « Vous me serez saints, car je suis saint, moi, l’Éternel ; et je vous ai séparés des peuples, pour être à moi » (Lévitique 20v26). Il y a d’autres exemples de l’appel de Dieu à Son peuple d’autrefois et à nous aujourd’hui, à marcher dans la séparation du monde et de ceux qui ne sont pas les Siens : Exode 33v16 ; Lévitique 20v24 ; Esdras 10v11 ; Néhémie 9v2.
Si l’on veut marcher dans la séparation du monde, on ne peut pas être sous un joug mal assorti avec ceux qui sont incroyants et font donc partie du système de Satan. 2 Corinthiens 6v14 nous donne des instructions précises à cet égard : « Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules ; car quelle participation y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? » Lorsque deux sont attelés ensemble sous le joug, ils doivent tirer et travailler ensemble comme ne faisant qu’un. Mais comment un chrétien peut-il marcher avec un incrédule ? Ils sont aussi différents que la lumière et les ténèbres. Être attelés ensemble ainsi, c’est un joug mal assorti et malheureux. C'est pourquoi Par conséquent, tout joug d’affaires, religieux ou de mariage de chrétiens avec des incroyants est un joug mal assorti avec le monde, et doit être fui, comme pour la vie et le témoignage chrétiens. Beaucoup de croyants n’ont pas tenu compte de cette instruction, et ont découvert à leur grande douleur combien ces jougs mal assortis les ont faits souffrir et les ont entravés dans leur vie chrétienne.
Ce qui conduit à des jougs mal assortis avec le monde et les incrédules est en premier lieu les fréquentations avec le monde et les non-croyants. Par conséquent, il est très important que les chrétiens soient très soigneux à l’égard de ceux qu’ils fréquentent. Le psalmiste dit : « Je suis le compagnon de tous ceux qui te craignent, et de ceux qui gardent tes préceptes » (Psaume 119v63). Faites du Seigneur Jésus votre compagnon principal, et prenez pour amis et compagnons tous ceux qui L’aiment et Le craignent et gardent Sa parole. Nous sommes très affectés par ceux que nous fréquentons : « Ne soyez pas séduits : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Corinthiens 15v33). « Qui marche avec les sages devient sage, mais le compagnon des sots s’en trouvera mal » (Proverbes 13v20). Si un croyant a pour compagnon ceux qui sont du monde et qui aiment sa mauvaise voie, il aura bientôt un esprit mondain et se mêlera au système du monde lui-même.
Nous espérons que le lecteur aura vu que la séparation de ce présent système mauvais du monde est un élément essentiel de la vie chrétienne et que l’on ne peut pas jouir de la vie en abondance en Christ, si l’on pratique l’amitié avec le monde. La séparation d’avec le monde doit être le résultat naturel de la communion avec Christ et de la marche par l’Esprit. La consécration au Sauveur et la jouissance de Lui-même sont la source et la puissance pour être séparés du monde.
En Philippiens 3v3, l’apôtre Paul nous donne trois caractéristiques du christianisme : « Nous sommes la circoncision, nous qui rendons culte par l’Esprit de Dieu, et qui nous glorifions dans le Christ Jésus, et qui n’avons pas confiance en la chair ». Ainsi rendre culte à Dieu par l’Esprit et nous glorifier (ou : ‘nous réjouir’ selon le texte anglais) en Jésus Christ sont une vraie caractéristique et un élément essentiel de la vie chrétienne. Cette vie vient de Dieu et se réjouit, ou se glorifie, en Lui comme la source de toute bénédiction. Dans l’esquisse de la position et des bénédictions du chrétien en Romains 5v1-11, ce qui est donné comme le sommet de l’échelle, c’est : « Nous nous glorifions (ou : ‘nous nous réjouissons’, selon le texte anglais) en Dieu par notre seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons maintenant reçu la réconciliation ». Cette joie s’exprime naturellement dans l’adoration et la louange envers Celui qui est reconnu comme le Donateur et la Source de toute joie et de toutes bénédictions.
Rendre culte est la réponse reconnaissante et joyeuse et le débordement du cœur vers Dieu, quand il est rempli du sentiment profond des bénédictions qu’Il a données. Rendre culte, c’est Lui donner l’honneur, l’adoration, la louange et l’action de grâces qui Lui sont dus en raison de ce qu’Il est en Lui-même, et de ce qu’Il a fait, et fait encore pour nous. Les louanges, les actions de grâces et l’évocation des attributs de Dieu et de Ses actes dans une attitude d’adoration, voilà ce qui constitue le fait de rendre culte.
Le sens du mot grec pour « rendre culte » (proskineo), qui est le plus utilisé dans le Nouveau Testament, est : « révérer ou rendre hommage en se prosternant — en s’inclinant dans l’adoration ».
En Jean 4v24, il nous est dit que « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité ». Du fait que Dieu est esprit, le culte spirituel est tout ce qu’Il accepte. Il doit être adoré « en esprit et en vérité ». Le culte spirituel est en contraste avec les formes, rites et cérémonies religieuses dont l’homme non régénéré est capable. Celles-ci ne sont pas le culte spirituel ou adoration que Dieu cherche. Le véritable culte ou adoration chrétienne est l’expression de la nouvelle vie divine dans l’énergie et la puissance du Saint Esprit, qui se manifeste dans des expressions de louange, d’adoration et d’actions de grâces. Cela met de côté toutes les formules humaines, les cérémonies et rituels imposants produits par la volonté humaine et par l’énergie de l’homme religieux, mais non régénéré.
« Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent » (Jean 4v23). Dieu est connu comme Père par Ses enfants, et adoré comme tel en esprit et en vérité. Il s’est fait connaître Lui-même comme un Père cherchant à adopter des enfants pour L’adorer. Dieu, dans Son amour rédempteur, est allé à la recherche d’adorateurs, sous le doux nom de « Père », les cherchant et les plaçant dans une position de proximité et de liberté devant Lui comme les enfants de Son amour. C’est la place bénie dans laquelle le chrétien est introduit, et maintenant notre Père qui aime cherche l’adoration de Ses enfants rachetés par le sang de Christ. Donnons-Lui, alors, librement chaque jour la louange, l’action de grâces et l’adoration qui Lui sont dues, et qu’Il recherche de la part de Ses enfants.
Le psalmiste nous dit : « Il est bon de célébrer l’Éternel, et de chanter des cantiques à [la gloire de] ton nom, ô Très-haut ! D’annoncer le matin ta bonté, et ta fidélité dans les nuits » (Psaume 92v1-2). L’apôtre, écrivant aux croyants hébreux, dit : « Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom… car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices » (Hébreux 13v15-16). De même l’apôtre Pierre écrit : « vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pierre 2v5).
Ces passages, et bien d’autres, nous parlent de l’esprit de louange et d’adoration qui doivent caractériser le chrétien chaque jour. Cultivons donc cet esprit de louange et d’adoration qui est l’épanchement naturel de la nature divine et une caractéristique essentielle de la vie chrétienne.
Le Seigneur posa cette question à l’un des dix lépreux qui revint vers Lui et tomba à Ses pieds pour Lui rendre grâces, quand Il eut découvert qu’il avait été purifié de sa lèpre. « Les dix n’ont-ils pas été rendus nets ? Et les neuf, où sont-ils ? Il ne s’en est point trouvé qui soient revenus pour donner gloire à Dieu, si ce n’est cet étranger » (Luc 17v17-18). Cela montre combien le Seigneur appréciait le culte du lépreux purifié, et combien Il ressentait vivement l’ingratitude des neuf autres. Puissions-nous ne pas être comme les neuf, mais comme celui qui a rendu culte à son Sauveur.
À la louange et à l’adoration que le Seigneur recherche et qui Lui sont dues, se rattache la demande spéciale du Seigneur que nous nous souvenions de Lui dans Sa mort pour nous, en mangeant le pain et en buvant à la coupe de la cène du Seigneur. « Et ayant pris un pain, [et] ayant rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ; — de même la coupe aussi, après le souper, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est versé pour vous » (Luc 22v19-20). « Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Corinthiens 11v26).
C’est donc le désir du Seigneur que nous prenions part régulièrement à la cène du Seigneur en souvenir de Lui et de Sa mort expiatoire pour nous, et qu’à cette occasion nous Lui rendions louange et adoration en tant que notre Sauveur, Rédempteur et Seigneur. C’est un élément essentiel de la vie chrétienne, que le croyant ne peut pas négliger s’il désire plaire à son Sauveur et prospérer dans son âme. Obéissez-vous au Seigneur et répondez-vous à cette demande spéciale de se souvenir de Lui comme Il l’a demandé ?
En Jean 15, le Seigneur parla à Ses disciples du fait de porter du fruit pour la gloire de Dieu. Il leur dit qu’Il était le vrai cep de vigne, Son Père le cultivateur, et qu’eux étaient les sarments. Il dit également : «Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit… En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit ; et vous serez mes disciples » (Jean 15v5, 8). Puis il leur dit : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jean 15v16).
De ces paroles de notre Seigneur, nous apprenons que le but de notre appel et de notre salut est que nous portions du fruit à la gloire du Père. Pour cela, nous avons été choisis et établis. Notre Père recherche du fruit pour Son plaisir et Sa satisfaction dans Ses enfants, et « tout sarment qui porte du fruit, il le nettoie, afin qu’il porte plus de fruit » (Jean 15v2). Nous pouvons être ainsi sûrs que porter du fruit pour Dieu est un élément essentiel de la vie chrétienne. Le Seigneur nous a sauvés dans ce but précis, et tout chrétien doit être exercé sur ce sujet important et pratique de porter du fruit.
Porter du fruit est une manifestation de la vie et des caractéristiques de cette vie. Une graine de semence plantée contient la vie et les caractéristiques certaines de celle-ci. Elle devient une plante qui produit du fruit de même nature et de mêmes caractères que la vie qui était dans la graine de semence plantée. Le pépin (semence) d’un oranger, s’il est planté, produira un autre oranger avec son fruit caractéristique. Le pépin (semence) d’un citronnier qui est planté produira un autre citronnier avec des citrons comme fruits.
De même dans la vie chrétienne, porter du fruit est une reproduction de la vie et des caractéristiques de Christ dans le croyant. Porter du fruit est davantage ce qu’on est que ce qu’on fait ; c’est être quelque chose pour Dieu plutôt que faire quelque chose pour Lui. Porter du fruit pour Dieu a à faire avec le caractère et la ressemblance à Christ plutôt qu’avec le service.
Christ le vrai cep dans lequel le croyant doit demeurer, voudrait se reproduire chez ceux qui demeurent ainsi en communion avec Lui. Le Père, le divin cultivateur, cherche à ce que la vie de Christ et Ses caractéristiques soient reproduites et manifestées dans Ses enfants. Voilà le fruit qu’Il recherche pour Sa satisfaction et Son délice. Il nous a prédestinés « à être conformes à l’image de son Fils » (Romains 8v29), et désire « que Christ soit formé en nous » (Galates 4v19). Ainsi l’apôtre Paul réalisait que le dessein de Dieu dans toutes les difficultés que nous sommes appelés à traverser, est « que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps » (2 Corinthiens 4v10). Quand Christ est vu dans notre vie, c’est du fruit à Sa gloire et à celle du Père.
En Galates 5v22-23, il nous est dit que « le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance ». Toutes ces nonuples vertus étaient parfaitement illustrées dans la vie de Christ comme fruit à la gloire et pour le délice du Père. L’Esprit de Dieu qui habite dans le croyant voudrait aussi produire cette belle grappe du nonuple fruit dans la vie de chaque croyant qui demeure en Christ le vrai cep. Il n’est pas parlé de ces vertus de ressemblance à Christ comme de plusieurs fruits, mais comme du « fruit de l’Esprit ». Elles sont, pour ainsi dire, toutes en un bouquet comme une grappe de raisin — un fruit aux neuf saveurs différentes. C’est un développement harmonieux complet, par l’Esprit, du caractère chrétien, dans lequel chaque partie est en relation évidente avec le reste. L’amour est mentionné en premier et brille dans toutes ces vertus et les relie ensemble, pour ainsi dire.
Les trois premiers éléments du fruit de l’Esprit (l’amour, la joie, la paix) sont dirigés vers Dieu et sont pour Sa contemplation. Ils peuvent être appelés le fruit interne. Les trois éléments suivants (la longanimité, la bienveillance, la bonté) ont un caractère relatif, le résultat de ce que les trois premiers remplissent le cœur. Ils se manifestent envers les frères, le monde, et même les ennemis du croyant. Tous peuvent les voir et les apprécier. Les trois derniers éléments (la fidélité, la douceur, la tempérance ou maîtrise de soi) sont personnels et nécessaires au soutien de l’âme dans sa traversée du monde avec ses tribulations et ses épreuves.
En Jean 15, où il est particulièrement parlé de porter du fruit, le Seigneur donne les conditions nécessaires pour ce faire. Aux versets 4 et 5, nous lisons : « Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut pas porter de fruit de lui-même, à moins qu’il ne demeure dans le cep, de même vous non plus [vous ne le pouvez pas], à moins que vous ne demeuriez en moi. Moi, je suis le cep, vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire ».
Ici nous apprenons que le fait de demeurer en Christ et Lui en nous, est la condition première pour porter du fruit. Tout vrai croyant est uni à Christ, et est en Lui quant à sa position de sarment par rapport au cep. Et la vie même qui coule à travers le cep, Christ, coule à travers le sarment, le croyant. Ainsi la puissance de produire du fruit pour Dieu est en Christ, le cep, et en nous aussi en tant que sarments en Lui. Mais nous sommes responsables de demeurer en Christ pratiquement, et c’est ce qui est souligné en Jean 15 comme nécessaire pour porter du fruit.
Nous ne pouvons pas porter du fruit pour Dieu de nous-mêmes ; ce n’est pas par nos efforts que le fruit pour Lui est produit. C’est simplement en demeurant en Christ en communion pratique et vivante avec Lui, le cep qui donne la vie, que le fruit à Sa gloire est produits chez le chrétien. Si une âme demeure en Christ, Christ demeure dans cette âme et ce qui est en Lui, lui est communiqué exactement comme la sève du cep dans les sarments. En demeurant en Christ, nous tirons notre force continuellement de Lui, et le fait de porter du fruit en découle comme résultat du fait de demeurer en Lui.
Dans le monde naturel, le fait de porter du fruit n’implique aucune activité, sinon de rester tranquille et d’absorber la pluie et les rayons du soleil et la sève du cep qui donne la vie. Ainsi dans le domaine spirituel, le fruit pour Dieu est produit par la communion et le repos tranquilles en Christ, en gardant le contact pratique et constant avec Lui dans le sentiment de nos besoins et de notre incapacité à faire quoi que ce soit sans Lui. C’est en étant occupé de Christ que le fruit est porté pour Lui, plutôt que par des efforts de notre part pour produire du fruit qui Lui soit agréable.
Un esprit de complète dépendance de Christ est nécessaire pour demeurer en Lui et porter du fruit. Le Seigneur nous rappelle : « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15v5). C’est seulement en réalisant notre néant et en faisant de Christ notre seule ressource et en nous appuyant sur Lui dans une dépendance constante que nous demeurerons en Lui et porterons du fruit.
Un autre point est mentionné au v. 7. « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait » (Jean 15v7). Il est nécessaire que les paroles de Christ demeurent en nous et contrôlent nos pensées et nos désirs, si nous voulons avoir confiance pour demander ce que nous voulons et recevoir la puissance pour porter du fruit. Lorsque nous demeurons vraiment en Lui et que Ses paroles demeurent en nous, notre esprit, notre volonté et nos pensées sont formés par les paroles de Christ, et nous recevons les directions et avons la confiance pour demander au Père dans la prière. Ainsi, nous obtenons la puissance pour demeurer et porter du fruit par Sa Parole demeurant en nous.
Au v. 3 (Jean 15) le Seigneur dit : « Vous, vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite ». La Parole de Dieu a une puissance purifiante sur nos âmes, et le chrétien doit avoir recours chaque jour à elle s’il veut demeurer en Christ et porter du fruit. Pour demeurer en communion avec le Seigneur, il faut l’action purificatrice constante de la Parole de Dieu dans nos cœurs qui sont si facilement souillés par l’activité de la mauvaise nature en nous et par le mal autour de nous. Nous ne pouvons pas demeurer en Christ si le péché est admis dans nos cœurs. C'est pourquoi nous avons toujours besoin de la puissance sanctifiante et purifiante de la Parole de Dieu sur nos âmes pour nous préserver de pécher et de nous souiller. « J’ai caché ta Parole dans mon cœur, afin que je ne pèche pas contre toi » (Psaume 119v11).
Puis un autre point suit au v. 10 (Jean 15) : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour ». Ici, nous avons l’obéissance aux commandements du Seigneur comme une condition nécessaire pour demeurer dans Son amour. Nous ne devons pas seulement avoir Sa Parole demeurant en nous, mais nous avons à marcher dans l’obéissance à cette Parole comme Christ obéissait aux commandements de Son Père et a joui du fruit de demeurer dans Son amour. Ainsi, un esprit de simple obéissance à la volonté de Dieu telle que révélée dans Sa parole est nécessaire pour demeurer en Christ et porter du fruit.
Vient ensuite le résultat béni d’avoir la joie de Christ, joie restant ou demeurant en nous, et notre joie étant accomplie selon le verset 11. Le Seigneur avait une joie parfaite dans le Père. Sa joie était de porter du fruit à la gloire du Père, et Il nous montre ici comment, dans le fait de porter du fruit, nous pouvons avoir la joie et la bénédiction ici-bas.
En résumé, nous apprenons ainsi que les conditions divines requises pour porter du fruit sont a) de demeurer en Christ, dans une dépendance complète de Lui, Sa parole étant en nous comme une puissance purifiante et formative qui engendre la confiance pour demander dans la prière, et b) de marcher dans l’obéissance à Ses commandements. Tout ceci revient à demeurer dans Son amour et à avoir Sa joie demeurant en nous.
Un autre point important dans le sujet de porter du fruit, ce sont les soins du divin cultivateur envers les sarments, et Son travail pour les nettoyer afin qu’ils portent davantage de fruit à Sa gloire. Le Seigneur dit : « Mon Père est le cultivateur. Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l’ôte ; et tout sarment qui porte du fruit, il le nettoie, afin qu’il porte plus de fruit » (Jean 15v1-2).
C’est le Père qui est le Cultivateur et comme tel Il surveille les sarments avec un amour tendre et des soins attentifs. Il combine une sagesse et un amour parfaits dans Son traitement des sarments, et sait comment faire pour les amener à porter plus de fruit. Il enlève le professant stérile, et celui qui porte du fruit, Il le purifie et le nettoie pour qu’il porte plus de fruit. Il enlève de nos vies tout ce qui nous empêche d’être comme Christ, et de porter du fruit pour Son délice. Il peut utiliser le couteau pour couper ce qui est superflu dans nos vies, de sorte que plus de fruit et du fruit meilleur soit produit en nous. Il nous châtie et peut nous faire passer à travers les feux de l’affliction pour ôter de nous les impuretés et pour que «nous participions à sa sainteté » (Hébreux 12v10). Le processus peut être douloureux et pénible, « mais plus tard, elle [la discipline] rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle » (Hébreux 12v11).
Alors, quand les épreuves viennent, peut-être la maladie et la souffrance, ou le stress des circonstances, ou le deuil, nous pouvons être sûrs que ce sont les soins d’amour du Père pour nous en tant que sarments, et que c’est Son processus purificateur pour nous faire porter plus de fruit pour Lui. Parfois, Il doit dire comme dans le Cantique des cantiques : « Réveille-toi, nord, et viens, midi ; souffle dans mon jardin, pour que ses aromates s’exhalent ! » Les vents du nord froids de l’adversité et les vents du sud de la grâce et de l’amour sont combinés pour souffler sur la vigne du Père afin que le parfum du fruit doux à Son goût puisse se répandre. Puis suivent les mots agréables : « Que mon bien-aimé vienne dans son jardin, et qu’il mange ses fruits exquis », et « à nos portes il y a tous les fruits exquis, nouveaux et anciens : mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi ! » (Cantique des Cantiques 4v16 a,b, 7v13).
Puissions-nous, par grâce, être capables de dire ces paroles bénies à notre bien-aimé Sauveur et à notre Père d’amour qui recherchent du fruit, plus de fruit et beaucoup de fruit de nos vies. Puissions-nous penser davantage à cet élément essentiel de la vie chrétienne : porter du fruit, et connaître davantage ce que c’est que demeurer en Christ comme la seule façon par laquelle du fruit peut être produit dans nos vies à la gloire du Père
Quand le Seigneur appela Simon et André, Il dit : « Venez après moi, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (Marc 1v17). Nous voyons ainsi que le Seigneur les a appelés à devenir des ouvriers pour Lui, et à pêcher les âmes des hommes. Servir le Seigneur, être Ses « pêcheurs », allait devenir leur travail désormais.
Juste avant d’aller à la croix, le Seigneur a dit à Ses disciples : Le Fils de l’homme est « comme un homme allant hors du pays, laissant sa maison, et donnant de l’autorité à ses esclaves, et à chacun son ouvrage… ; et il commanda au portier de veiller » (Marc 13v34). Par cela, le Seigneur voulait dire qu’Il retournait au ciel, et laissait Ses intérêts ici-bas aux mains des Siens, dont Il attend qu’ils soient Ses serviteurs et que chacun fasse son propre travail particulier pour son Maître en veillant dans l’attente de Son retour.
Après Sa résurrection d’entre les morts, Christ dit à Ses disciples : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jean 20v21), et « Allez dans tout le monde, et prêchez l’évangile à toute la création » (Marc 16v15). Il était ici-bas dans le monde comme le Serviteur actif de Dieu, allant de lieu en lieu depuis tôt le matin jusqu’à la nuit, exerçant Son ministère en faveur de ceux qui étaient dans le besoin. Le Père L’avait envoyé non pas « pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs » (Marc 10v45). Et comme le Père L’avait envoyé dans le monde, de même maintenant Il envoyait les Siens dans le monde pour Le servir Lui et servir l’humanité nécessiteuse.
De ces Écritures, nous pouvons à juste titre déduire que servir le Seigneur est un élément essentiel de la vie chrétienne auquel tout croyant est appelé en quelque mesure. Vivre pour le Seigneur et Le servir doivent être l’affaire principale du chrétien. Nous ne sommes pas sauvés simplement pour aller au ciel et être en paix ici-bas. Le Seigneur nous a sauvés et nous a laissés ici-bas pour travailler pour Lui et être Ses témoins, Ses lumières et Ses représentants sur cette scène où Il a été rejeté, et crucifié.
Notre Sauveur voudrait nous avoir pour être comme Ses mains, Ses pieds, Son cœur et Sa bouche dans ce monde. Il désire que nous portions Ses messages et fassions Ses commissions pour Lui, que nous allions de lieu en lieu en faisant le bien comme Il le faisait quand Il était ici-bas. Il voudrait que Son amour s’épanche par nos cœurs vers la pauvre humanité souffrante, et Il voudrait parler aux hommes et aux femmes et aux enfants par nos vies et par nos bouches. Quel privilège ! Les archanges n’ont pas reçu un service pareil à celui qui nous a été confié dans Sa grâce merveilleuse. Puissions-nous apprécier un tel privilège et une telle opportunité, et être trouvés en train de servir le Seigneur qui nous a rachetés par Son propre sang précieux. Puissions-nous réaliser qu’ainsi nous ne nous appartenons pas, mais que nous sommes appelés à glorifier Dieu dans nos corps (1 Corinthiens 6v20).
Au sujet des nouveaux convertis de Thessalonique, il est écrit qu’ils s’étaient « tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils » (1 Thessaloniciens 1v9-10). L’une des trois grandes choses qui les caractérisaient était leur « travail d’amour » pour le Seigneur, servant le Dieu vivant et vrai vers qui ils s’étaient tournés après s’être détournés de leurs idoles. Que cela nous caractérise également nous qui, aujourd’hui, nous sommes « tournés des idoles vers Dieu ». Puisse cela, notamment, être vrai de tout lecteur de ces lignes.
Parfois les croyants posent la question : « Que puis-je faire pour le Seigneur ? », et ils rajoutent qu’ils n’ont guère de talent, de temps et d’argent pour Le servir. En cherchant à être de quelque secours sur ce point, nous voudrions dire d’abord qu’il est bon d’être exercé de la sorte, et de demander au Seigneur quel service on peut faire pour Lui. Lorsque Saul de Tarse fut subitement arrêté par Christ sur le chemin de Damas, et mis en face de Jésus qu’il était en train de persécuter, il dit tout de suite : « Que dois-je faire, Seigneur? » (Actes 22v10). C’est une bonne question que tout croyant a à poser au Seigneur pour lui-même. Le Seigneur répondit directement à la question de Saul avec des directives explicites qui conduisirent à l’amener à la pleine délivrance et au plein salut en Christ et à la connaissance de son service particulier pour son Seigneur qu’il venait de trouver. Nous lisons alors que «aussitôt il prêcha dans les synagogues [disant] que Lui [Jésus] est le Fils de Dieu » (Actes 9v20). De suite, il s’occupa pour son Seigneur et témoigna pour Lui.
Quant à ce que l’on peut faire pour le Seigneur, il est utile de lire Colossiens 3v23-24, qui a probablement été écrit pour ceux qui étaient des serviteurs de rang inférieur, peut-être même des esclaves : « Quoi que vous fassiez, faites-[le] de cœur, comme pour le Seigneur … vous servez le Seigneur Christ ». Ainsi nous apprenons que nous pouvons faire notre banal travail quotidien comme pour le Seigneur, et Le servir en cela. Donc quoi que nous fassions, nous avons à le faire de bon cœur comme pour le Seigneur, et à Le glorifier en le faisant. « Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le selon ton pouvoir » (Ecclésiaste 9v10a), est une autre parole utile pour nous guider quant au service pour le Seigneur. De Marie, le Seigneur a dit : « Ce qui était en son pouvoir, elle l’a fait » (Marc 14v8). C’est tout ce qu’Il attend de chacun de nous. Si nous avons un cœur désireux de servir le Seigneur et désireux de faire tout ce qu’Il nous donne à faire, même si c’est petit et banal, nous trouverons bientôt ce que nous pouvons faire dans le service pour Lui et pour les âmes précieuses.
Quand Moïse invoquait des prétextes pour ne pas faire ce que l’Éternel lui disait de faire, l’Éternel lui dit : « Qu’as-tu dans ta main ? » (Exode 4v2). C’était une verge qu’il avait dans la main, et Dieu s’en servit avec une grande puissance. De même le Seigneur voudrait utiliser ce que nous avons, si peu que ce soit. Mais nous avons à le Lui remettre, et Il le bénira et nous en donnera davantage si nous l’utilisons pour Lui.
Il y a quelque chose à faire pour tout croyant comme pour son Seigneur, quelque chose pour quoi il ou elle est spécialement qualifié(e) comme un membre spécial du corps de Christ. Soyez en communion avec Lui et Il vous montrera ce que vous pouvez faire. Il vous fortifiera alors pour cela, et vous utilisera en bénédiction pour les âmes précieuses et pour Sa gloire.
La chose importante dans le service pour le Seigneur n’est pas ce que nous faisons, mais que nous fassions ce qu’Il nous donne à faire, et que nous le fassions pour Son œil et non pour l’homme ni pour notre propre gloire. Le poème suivant le fait bien ressortir :
Père, où vais-je travailler aujourd’hui ?
Mon amour coulait chaud et librement.
Alors Il me désigna une petite place,
Et dit : « Occupe-t’en pour moi ».
Je répondis rapidement : « Oh, non, pas cela.
Pourquoi personne ne verrait jamais
Si mon travail est bien fait.
Non, pas cette petite place pour moi ».
La parole qu’Il me dit n’était pas sévère,
Il me répondit tendrement :
« Ah, mon petit, sonde ton cœur.
Travailles-tu pour eux ou pour moi ? »
Pour notre encouragement dans les épreuves et les peines liées au service pour le Seigneur, Il promet en grâce de nous récompenser pour tout ce que nous faisons pour Lui. Il promet de récompenser même une coupe d’eau froide donnée en Son nom (Marc 9v41), et différentes couronnes seront accordées à ceux qui Le servent ici-bas (voir 1 Thessaloniciens 2v19 ; 2 Timothée 4v7-8 ; 1 Pierre 5v4 ; Apocalypse 2v10). Une des dernières promesses du Seigneur est : « Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son œuvre » (Apocalypse 22v12). Il s’associera aussi à Lui le fidèle serviteur dans Son règne sur Son royaume. C’est ce que nous apprenons de Matthieu 25v21 : « Son maître lui dit : Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître ». Quel précieux encouragement ! Que dans le peu de temps qui reste avant Sa venue, cela puisse nous pousser à un service plus fidèle et plus diligent pour notre Seigneur et Sauveur qui en est digne, manifestant ainsi dans nos vies cet élément essentiel de la vie chrétienne.
La bienheureuse espérance du chrétien est exprimée dans de nombreux passages du Nouveau Testament. En Tite 2v13, il nous est dit : « attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ, qui s’est donné lui-même pour nous » (Tite 2v13-14a). Le Seigneur Jésus Christ Lui-même est l’espérance du croyant selon 1 Timothée 1v1 : « Le Christ Jésus notre espérance ». Juste avant d’aller à la croix, le Seigneur dit aux disciples : « Je vais vous préparer une place. Et si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi » (Jean 14v2-3). Sa venue pour chercher les Siens, la vraie Église, qui est Son Épouse, et les amener auprès de Lui dans la maison du Père en haut, voilà la bienheureuse espérance que le chrétien attend. Cette attente de la bienheureuse espérance est bien un élément essentiel de la vie chrétienne, et devrait caractériser tout vrai croyant.
Les chrétiens à Thessalonique étaient caractérisés par trois choses merveilleuses que l’apôtre Paul énumère dans l’épître qu’il leur adresse : « Nous souvenant sans cesse (1) de votre œuvre de foi, (2) de votre travail d’amour, et (3) de votre patience d’espérance de notre Seigneur Jésus Christ ». Il rappelle ensuite « comment ils se sont tournés des idoles vers Dieu » — ce qui était leur œuvre de foi ; « pour servir le Dieu vivant et vrai » — ce qui était leur travail d’amour ; « et attendre des cieux son Fils » — ce qui était leur patience d’espérance (1 Thessaloniciens 1v3, 9-10). Nous avons ici le merveilleux trio de la foi, l’amour et l’espérance, qu’on retrouve liés ensemble en 1 Corinthiens 13v13 et plusieurs autres passages de l’Écriture.
C’est de ce troisième trait, l’espérance, dont nous désirons être occupés dans ce chapitre ; remarquons que l’espérance des chrétiens de Thessalonique s’exprimait dans leur attente pratique du retour du ciel de Jésus le Fils de Dieu. Ce sujet de la seconde venue du Seigneur Jésus Christ est le thème principal des deux épîtres de Paul à l’assemblée de Thessalonique. Il en est parlé dans tous les chapitres des deux épîtres, et cela montre quelle grande place cette vérité de la bienheureuse espérance et cette espérance elle-même avaient dans le cœur de l’apôtre, et la place qu’elles devraient également avoir dans les affections de tout chrétien.
Une étude attentive des différents passages qui parlent de la seconde venue de Christ révèle que Sa venue comporte deux phases. Tout d’abord, Il viendra pour Son épouse, la véritable église des croyants lavés par Son sang, et les amènera dans la maison de Son Père. Puis, plus tard, Il reviendra avec tous Ses saints sur la terre et règnera comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Le passage déjà cité de Jean 14 parle nettement de la venue de Christ en vue de recevoir les Siens pour qu’ils soient avec Lui dans le lieu préparé dans la maison du Père.
1 Thessaloniciens 4v14-17 présente aussi clairement la venue du Seigneur pour Ses saints comme un événement à part de Sa venue avec les Siens sur la terre pour régner. « Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec [la] trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur ». Ici, il est seulement parlé des morts en Christ qui sont ressuscités, et de ceux qui croient en la mort et la résurrection de Jésus, qui sont ravis ensemble avec les croyants ressuscités, à la rencontre du Seigneur en l’air pour être toujours avec Lui. Ce passage présente la venue du Seigneur pour Ses saints, les croyants de l’Ancien et du Nouveau Testament, et comme l’Époux venant pour Son Épouse. Matthieu 25v1-10 présente également cet aspect de Sa venue pour les vierges sages qui sont prêtes et sortent à Sa rencontre.
L’apparition du Seigneur, ou Sa manifestation comme le Fils de l’homme avec puissance et une grande gloire, et Sa venue sur la terre en jugement avec Ses saints sont nettement présentés dans les passages suivants des Écritures : Matthieu 24v30, 25v31-46 ; 1 Thessaloniciens 3v13, 5v2-3 ; 2 Thessaloniciens 1v7-10, 2v8 ; 1 Timothée 6v14-15 ; Apocalypse 1v7, 19v11-21, et d’autres passages. Mélanger ces passages de l’Écriture avec ceux que nous avons donnés ci-dessus comme se référant à la venue du Seigneur pour Ses saints, et les appliquer à un seul et même évènement, cela crée une grande confusion et n’est qu’une lecture irréfléchie de choses qui diffèrent. Le Seigneur a dit une fois à un certain docteur de la loi : « Qu’est-il écrit dans la loi ? Comment lis-tu ? » (Luc 10v26).
La Bible n’enseigne pas un retour unique et indivisible de Christ à la fin de la période de tribulation, comme certains l’enseignent aujourd’hui. Nous sommes persuadés que les Écritures enseignent effectivement une venue du Seigneur pour Son Église avant la période de la tribulation qui débute en Apocalypse 6, — d’abord l’enlèvement secret des saints, — et ensuite Sa venue sur la terre en puissance et dans une grande gloire avec Ses saints à la fin de la grande tribulation selon Apocalypse 19.
Nous avons vu que le Seigneur viendra pour Son épouse, la vraie église. Étendons-nous un peu sur cette relation d’Épouse et d’Époux, et voyons comment cela souligne notre sujet de « l’attente de la bienheureuse espérance » de la venue du Seigneur comme un élément essentiel de la vie chrétienne. D’abord, nous pouvons affirmer qu’Éphésiens 5v23-32 nous présente clairement Christ et Son Église dans cette relation bénie et très intime d’Épouse et d’Époux. En Apocalypse 19v7-9, il nous est parlé des noces de l’Agneau dans le ciel, et au chapitre 21 nous avons une description de l’Épouse comme la femme de l’Agneau, « préparée comme une épouse ornée pour son mari » (Apocalypse 21v2). Ainsi la plus haute et la plus intime des relations terrestres est utilisée pour présenter le lien et l’affinité qui existent entre le cœur de Christ et le chrétien. C’est ce que le Cantique des cantiques présente en type de manière aussi vivante.
L’apôtre Paul écrivait aux Corinthiens qu’il les avait fiancés à un seul mari, pour les présenter à Christ comme une vierge chaste (2 Corinthiens 11v2). Ainsi, tout vrai chrétien est comme fiancé à Christ. Il devrait y avoir des affections d’Épouse et une attente de Lui, juste comme le cœur de toute jeune fiancée est plein de désir amoureux pour son fiancé. Son cœur ne se satisfait pas des communications merveilleuses et des dons de son amour ou de ses petites visites. Il aspire au jour des noces quand elle l’aura et sera avec lui pour la vie. Si c’est vrai dans la sphère de l’amour terrestre, combien plus cela devrait être vrai de nous qui avons accepté l’amour céleste et divin du plus grand de ceux qui aiment, le Seigneur Jésus Christ.
La divine nature dans le croyant désire ardemment le Seigneur Lui-même, et languit après Sa venue promise pour nous recevoir auprès de Lui afin que nous soyons pour toujours avec Lui dans la gloire. L’Esprit de Dieu qui demeure en nous cherche toujours à développer ces affections d’Épouse et ce désir de Celui qui nous aime. « L’Esprit et l’Épouse disent : Viens ». Et la réponse à la promesse du Seigneur : « Oui, je viens bientôt » devrait être : « Amen ; viens, seigneur Jésus ! » (Apocalypse 22v17, 20).
En Luc 12v35-37a, nous avons les paroles du Seigneur Lui-même quant à l’attitude de cœur qu’Il désire que nous ayons en rapport avec Sa venue : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées ; et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maître, à quelque moment qu’il revienne des noces, afin que, quand il viendra et qu’il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt. Bienheureux sont ces esclaves, que le maître, quand il viendra, trouvera veillant ». Il désire que nous ayons les reins ceints dans la préparation pour Le servir, nos lampes brûlant brillamment en témoignage pour Lui, et nos cœurs L’attendant vraiment et guettant Son retour dans une attente sincère et affectionnée de Son retour pour nous. Cela réjouira Son cœur de trouver Ses bien-aimés L’attendant et Le désirant ardemment, Lui et Son retour. Tandis que nous attendons et désirons la venue de notre Époux, nous avons à travailler et à témoigner pour Lui. Les deux choses vont ensemble. « Bienheureux est cet esclave-là, que son maître lorsqu’il viendra, trouvera faisant ainsi » (Luc 12v43).
Puissions-nous être caractérisés par cet élément essentiel de la vie chrétienne : « attendre la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ », et aussi manifester tous les autres éléments essentiels de la foi chrétienne qui ont été devant nous dans ces lignes.